Professeur Philippe Massin
Chirurgien orthopédiste - Neuilly-sur-Seine
Professeur Philippe Massin
Chirurgien orthopédiste - Neuilly-sur-Seine
Professeur des Universités
 Ancien Interne des Hôpitaux de Paris
 Ancien Chef de Clinique-Assistant des Hôpitaux de Paris
 Ancien Chef de Service de Chirurgie Orthopédique des hôpitaux Bichat / Beaujon
Membre de l'Académie Nationale de Chirurgie
Président de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique

Prothèse de hanche

Prothèse de hanche de première intention : c’est l’implantation d’une prothèse totale de hanche sur une articulation vierge de toute chirurgie antérieure

Ce que vous devez savoir avant d’être opéré

Comment préparer son opération ?

Il faut bien sûr s’informer des bénéfices fonctionnels procurés par cette opération qui sont très importants, vous restituant une hanche normale dite « oubliée » dans la grosse majorité des cas. Mais c’est une intervention sérieuse qui comporte un certain nombre de risques qui ne doivent être pris que lorsque vous ne pouvez plus vivre normalement en raison de vos douleurs arthrosiques et/ou de votre raideur. Vous devez connaître les complications de cette opération avant de vous faire opérer pour plusieurs raisons : il ne s’agit pas de vous faire peur, ni pour votre chirurgien de se défausser d’une quelconque responsabilité (je vous avais prévenu etc…). Non. La connaissance des complications vous permet au contraire de mieux vous préparer en diminuant les facteurs de risque, de mieux les affronter si elles se produisent, de mieux vous organiser par la suite si vous avez pris les dispositions nécessaires pour prendre le temps de soigner ces complications (professionnelles, familiales) …

Diminuer les facteurs de risque avant l’opération est important :

1° si vous avez un surpoids, il faut envisager de le réduire en prenant les conseils d’un médecin spécialiste ou d’un diététicien. La plupart du temps, on ne peut pas y arriver seul

2° les foyers infectieux dentaires doivent être éradiqués et vous devez vous présenter avec une bonne hygiène bucco-dentaire. Cela peut paraître étonnant mais c’est statistiquement la première source d’infection prothétique. Une visite chez le dentiste est donc nécessaire. Si vous y allez régulièrement, cette visite se limitera la plupart du temps à un simple détartrage. Ces précautions doivent être poursuivies après l’opération de façon définitive avec une visite annuelle chez le dentiste

3° Les lésions cutanées (érysipèle, eczéma, ulcères variqueux) sur le même membre doivent être traitées et cicatrisées avant l’opération

4° le diabète qu’il soit insulino-dépendant ou non doit être équilibré avec des chiffres normalisés de glycémie. Voyez si nécessaire votre diabétologue

5° Chez les hommes, les troubles urinaires liés à la prostate doivent être traités médicalement ou chirurgicalement par un urologue. Si vous avez un adénome prostatique négligé, la miction peut se bloquer dans les suites de l’opération, conduisant à la mise en place prolongée d’une sonde urinaire

le tabagisme ou la consommation alcoolique doivent être impérativement stoppés 2 mois avant l’intervention. Dans le cas contraire, vous serez brutalement sevré par nécessité dans les suites opératoires, ce qui peut engendrer de graves complications remettant en jeu le résultat de l’opération.

 

Les risques liés à d’autres maladies que vous auriez contractées avant l’opération, notamment d’ordre cardio-vasculaire, et l’équilibration de vos traitements antérieurs seront discutés avec votre anesthésiste. Une visite avec lui est systématique et d’ailleurs obligatoire et sera programmée par le chirurgien lorsque l’indication opératoire aura été retenue et une date d’intervention fixée avec vous. Vous pourrez également le questionner sur le type d’anesthésie qu’il effectuera : anesthésie péridurale ou générale.

Votre chirurgien vous expliquera en quoi consistent ces complications et quel est leur traitement. Elles sont bien sûr dominées par l’infection, mais ce n’est pas la seule possible et le risque de ces complications peut être augmenté par votre état de santé préopératoire et par d’autres maladies associées.

La plupart de ces complications peuvent être traitées et guéries mais cela prend du temps. Des reinterventions voire un changement de prothèse peuvent être nécessaires.  Il faut donc prévoir cette éventualité et éviter d’avoir des impératifs incontournables dans les suites immédiates d’une opération. 

Combien de temps durera l’opération ?

L’opération dure une heure en moyenne. Il faut savoir que la durée de l’opération n’est pas un paramètre important et qu’elle peut durer une heure et quart ou une heure et demie au lieu d’une heure. Cela n’a aucune influence sur le temps de récupération. 

Est-ce que les suites sont très douloureuses ?

Une opération de cette importance est normalement suivie de douleurs. Tout est fait pour minimiser cette douleur et la rendre supportable. Avec les techniques actuelles, vous ne sentirez au réveil qu’une sorte d’endolorissement et de tiraillement, plutôt liés à l’incision cutanée qu’au travail fait en profondeur.  L’anesthésiste adapte vos traitements antalgiques dans les suites immédiates de l’intervention. En général, le niveau de la douleur est modéré et très supportable. Une piqûre de Morphine peut être nécessaire la première nuit. En tous cas, le niveau de la douleur décroît rapidement après l’opération et devient très supportable dans la journée du lendemain, permettant la mobilisation et le lever en appui complet. Par la suite, un traitement occasionnel (si nécessaire) par Paracetamol est suffisant pendant le premier mois.

Quand dois-je commencer à marcher ?

Le plus tôt sera le mieux pour éviter les complications thromboemboliques (obturation d’une veine appelée thrombophlébite avec sa complication redoutable qui est l’embolie pulmonaire, lorsqu’un fragment du caillot se détache et migre dans les poumons). La fixation de la prothèse est suffisamment solide pour permettre la reprise immédiate de l’appui et retrouver son autonomie. Certains patients se lèvent et commencent à marcher le jour de l’opération. Il faut être aidé par le kinésithérapeute ou le chirurgien de façon à effectuer ce premier lever progressivement. Lors du premier lever, il faut rester assis quelques minutes au bord du lit pour reprendre ses esprits avant de se mettre debout. L’utilisation de déambulateur ou de 2 cannes béquilles est nécessaire lors du premier lever. L’essentiel est de bien contrôler ses mouvements de façon à ne pas tomber. La jambe opérée peut vous sembler excessivement lourde et c’est normal. Il vous faut au départ une aide pour la mobiliser et vous mettre en position assise.

Combien de temps dois-je rester à la clinique ?

Lorsque tout se déroule normalement, vous pouvez partir au 3 ème ou 4 ème jour postopératoire. Certains patients avec une activité professionnelle désirent rentrer chez eux le jour même de l’opération. Ce n’est possible que s’il y a une assistance à domicile. D’une façon générale, vous ne pouvez pas rester seul à domicile la première semaine. Il vous faut une aide pour faire vos courses et vous aider dans vos déplacements, surtout en cas d’escalier à franchir. Vous avez également besoin d’assistance pour enfiler les bas de contention, assez serrés. Pour pouvoir sortir de la clinique, il vous faut l’autorisation de l’anesthésiste et du chirurgien, qui vérifieront l’absence de température, le caractère propre et sec de la plaie, et la reprise d’autonomie (être capable de se lever seul).

Serai-je transfusé ?

Dans la majorité des cas, une transfusion n’est pas nécessaire. Dans certains cas, il faut transfuser surtout si vous aviez une anémie préopératoire. En fait, l’anesthésiste que vous verrez avant l’’opération s’efforcera de corriger cette anémie. Mais cela peut ne pas suffire. Par ailleurs, si vous avez d’autres maladies d’ordre cardiovasculaire, aucune anémie postopératoire ne peut être tolérée et les indications de transfusions sont alors plus larges. La transfusion est indolore et elle aura surtout l’inconvénient de retarder votre sortie.

Que dois-je faire une fois rentré(e) à domicile ?

Il faut contacter une infirmière libérale qui viendra à votre domicile une fois par jour pour faire une piqûre sous-cutanée d’anticoagulants pendant 1 mois, à heures fixes, week-ends et jours fériés compris. Elle pourra vous aider à cette occasion à enfiler vos bas de contention, qu’il est souhaitable de garder un à 2 mois en fonction de votre état veineux.

Pour le reste, vous êtes un peu en vacances. Il y a peu de rééducation. Un kinésithérapeute peut venir 2 à 3 fois à domicile pour vous faire marcher, monter et descendre les marches d’un escalier. Par la suite, il faut vous astreindre à marcher au moins une demi-heure le matin et une demi-heure l’après-midi en allant à l’extérieur avec de bonnes baskets bien adhérentes. Bien entendu vous pouvez marcher plus si le cœur vous en dit. Vous constaterez rapidement que les cannes ne sont plus indispensables pour vous déplacer dans votre domicile. Vous pourrez les garder par sécurité à l’extérieur quelque temps. Mais on les abandonne en moyenne à la fin du premier mois.

Il est conseillé de ne pas conduire dans les 6 premières semaines et de ne pas prendre de voiture, ni de transports en commun (métro, bus). Vous pourriez avoir du mal à vous extirper de la voiture surtout si elle est basse. D’une façon générale, il faut éviter les sièges bas lors des 6 premières semaines. Il faut que votre lit soit normalement surélevé (pas de matelas au sol). Vous pouvez éventuellement avoir besoin d’un sur élévateur de WC qui vous sera prescrit de toutes façons. Il faut éviter de vous asseoir dans la baignoire et rester debout dans la douche pour vous laver (avec un tapis antidérapant). Enfin préférez les chaises aux fauteuils mous et bas.

Quel est le suivi médical ?

Une fois rentré à domicile, la plaie sera vérifiée une fois par semaine par l’infirmière qui vient vous faire votre piqûre. Les fils se résorbent spontanément et il n’est donc pas nécessaire de les enlever. Vous pourrez rester en contact avec votre chirurgien par l’intermédiaire d’un numéro de téléphone portable. Il ne faut pas hésiter à l’appeler si vous constatez un écoulement au niveau de votre cicatrice et surtout ne pas prendre d’antibiotiques. Votre chirurgien vous convoquera alors à la clinique pour vérifier votre plaie.

Quand tout se passe bien, vous reverrez votre chirurgien à 6 semaines de l’opération pour un bilan clinique et radiographique. Il vous autorisera alors à reprendre la plupart de vos activités y compris la conduite de véhicule. Il est préférable que vous restiez relativement proche de votre chirurgien dans ces 6 premières semaines, ce qui facilitera un déplacement à la clinique en cas de besoin. A partir de la 6 ème semaine, vous pourrez partir en voyage, à la campagne, ou en vacances si vous le désirez.

Quelle est la durée de l’arrêt de travail pour les personnes en activité ?

Sauf nécessité professionnelle absolue, la durée de l’arrêt de travail est de 2 mois. Certains travailleurs non-salariés indépendants souhaitent reprendre leurs activités plus tôt. Il vaut mieux dans ce cas prévoir du travail sédentaire à domicile. A l’inverse certains travailleurs de force pourront demander un délai supplémentaire avant la reprise de leurs activités vers le troisième mois. Mais il est important de s’organiser avant l’intervention et de prendre ses dispositions largement. Les rendez-vous importants, les signatures de contrat, les voyages lointains ne doivent pas être programmés dans les suites d’une opération. Il sera toujours temps de les programmer et de les avancer si tout se passe bien.

Quel est le délai pour la reprise des activités sexuelles ?

Il faut raisonnablement attendre au moins 3 semaines en évitant les positions avec de fortes flexions de hanche.

Quel est le délai pour la reprise du sport ?

Cela dépend bien sûr du sport pratiqué. Il faut attendre 6 semaines qui est le temps de cicatrisation de la capsule péri articulaire. Par la suite, il faut être très progressif et ne pas espérer récupérer un niveau normal avant 6 mois à 1 an. Il faut être particulièrement prudent pour les sports à risque (en altitude) et récupérer la totalité de ses amplitudes articulaires et de sa force musculaire avant de se mettre en position exposée. Mais certains patients peuvent à terme atteindre d’excellents niveaux sportifs avec une prothèse de hanche et on ne compte plus les marathoniens prothésés de la hanche.

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